La République démocratique du Congo (RDC) vient de franchir un nouveau cap dans la modernisation de ses finances publiques avec le lancement officiel des activités de la Commission permanente interministérielle chargée de la rationalisation de la parafiscalité (COPIRAP). La cérémonie s’est tenue, jeudi 4 septembre 2025, au Centre financier de Kinshasa, sous la présidence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, et placée sous le haut patronage du Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Cette réforme, coordonnée par le Vice-premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, constitue une étape déterminante pour redresser la gouvernance financière. Elle vise à rationaliser les taxes et redevances parafiscales, dont la prolifération au fil des années a contribué à fragiliser l’efficacité budgétaire et à réduire la transparence des finances publiques.
« La rationalisation de la parafiscalité est une priorité stratégique », a déclaré Adolphe Muzito, expliquant que des prélèvements initialement marginaux sont devenus une pratique généralisée, souvent en marge du budget national. Résultat : une multiplicité de taxes, parfois redondantes ou abusives, échappant au contrôle du Parlement et limitant la capacité de l’État à affecter ses ressources aux priorités nationales.
Selon le VPM du Budget, cette situation entraîne « une asymétrie d’informations entre le Gouvernement, le Parlement et les entités bénéficiaires », affaiblissant l’autorité budgétaire et réduisant la marge de manœuvre pour financer des projets structurants. Dans un pays confronté à des besoins immenses en matière d’infrastructures, de santé, d’éducation et de sécurité, cette fragmentation des ressources constitue un frein majeur au développement.
Conscient des défis, Adolphe Muzito a exhorté les membres de la COPIRAP à travailler avec rigueur et détermination. « La rationalisation de la parafiscalité est une réforme exigeante, mais nécessaire. Elle permettra au Gouvernement d’améliorer l’affectation des ressources en faveur des priorités budgétaires et de restaurer l’autorité de la loi de finances », a-t-il martelé.
En s’appuyant sur l’Arrêté interministériel Finances-Budget publié en mai dernier, la COPIRAP a désormais la responsabilité d’identifier, de répertorier et de simplifier les prélèvements parafiscaux, afin d’instaurer un cadre clair et transparent pour les contribuables comme pour l’État.
Pour la Première ministre Judith Suminwa, cette réforme est en ligne avec la vision du Président Félix Tshisekedi de renforcer la transparence et l’efficacité de la gestion des ressources publiques. Elle représente également un signal fort adressé aux partenaires économiques et aux investisseurs étrangers, souvent découragés par la complexité et la lourdeur du système fiscal congolais.
MNB
