Kinshasa, 2 juillet 2025 — C’est une page historique qui s’ouvre dans le paysage sportif congolais. Pour la première fois, une femme accède à la présidence de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA). Maître Belinda Luntadila Nzuzi a été nommée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) à la tête du Comité de normalisation (CONOR) chargé de conduire la FECOFA jusqu’à l’organisation des prochaines élections.
Elle succède à Dieudonné Sambi, dont le mandat, tout comme celui de son équipe, a été écourté par la FIFA en raison d’une série de blocages dans le processus électoral interne. Depuis la chute de l’ancien président Constant Omari, la fédération n’est jamais parvenue à organiser de nouvelles élections, malgré plusieurs tentatives. La FIFA, lassée des atermoiements et des dysfonctionnements persistants, a donc décidé de confier la restructuration à une figure respectée du monde juridique et institutionnel congolais.
Selon le communiqué officiel de la FIFA, le mandat de Maître Luntadila s’étend jusqu’au 31 décembre 2025, avec pour objectif principal de créer les conditions favorables à la mise en place d’un nouveau comité dirigeant élu, d’ici le 1er janvier 2026. Cela inclut la révision des statuts, la restructuration administrative, et surtout, l’organisation des élections internes dans un climat de transparence et de confiance.
Derrière cette nomination se profile une personnalité au parcours professionnel solide et multidimensionnel. Maître Belinda Luntadila Nzuzi est avocate au barreau de Kinshasa/Matete depuis 2001. Titulaire d’une licence en droit privé et judiciaire obtenue à l’Université Protestante au Congo (UPC), elle est également connue pour son engagement en faveur des droits humains, du leadership féminin et de la bonne gouvernance.
Ancienne élève du Lycée Motema Mpiko, elle a été conseillère administrative dans plus d’une dizaine de ministères, preuve de son expérience dans la gestion publique. À la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), elle a occupé un rôle de premier plan en tant que rapporteure nationale et porte-parole de l’institution, défendant avec rigueur et conviction les causes liées à la justice sociale.
Mariée à Jacob Kisolokele Kimbangu, descendant du leader spirituel Simon Kimbangu, elle incarne également les valeurs d’éthique et de foi, étant très engagée dans sa communauté religieuse. Elle est l’auteure de plusieurs publications juridiques, dont la « Foire aux questions sur le droit OHADA », largement utilisée dans les milieux professionnels et académiques.
La nomination de Maître Luntadila intervient à un moment critique pour le football congolais, marqué par une perte de crédibilité de ses instances dirigeantes, l’absence de compétitions structurées, et une gouvernance régulièrement mise en cause. L’arrivée d’une femme à ce poste, et qui plus est d’une technicienne reconnue, redonne espoir à de nombreux acteurs du sport national, en quête d’un véritable renouveau.
MNB
