La République Démocratique du Congo franchit une nouvelle étape dans sa transformation numérique. Ce mercredi 18 juin 2025, le ministre congolais des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a procédé à l’ouverture officielle du Congo Digital Economy Summit (CODES AFRICA) à Kinshasa. Cette grande rencontre continentale est placée sous le thème évocateur : « Souveraineté, Sécurité, Prospérité ».
Ce sommet se présente comme un cadre stratégique visant à consolider la place de l’Afrique dans l’économie numérique mondiale, en promouvant une gouvernance digitale indépendante, des infrastructures locales robustes, et une montée en compétences de la jeunesse africaine.
Un engagement pour un avenir numérique souverain
Dans son discours d’ouverture, le ministre Kibassa a souligné l’importance du numérique comme levier de croissance, de gouvernance et d’autonomie.
« CODES AFRICA n’est pas un événement ponctuel, mais un jalon dans la conquête d’une souveraineté numérique réelle pour notre continent », a-t-il déclaré.
Selon lui, il est indispensable de créer un écosystème local qui encourage l’innovation, renforce la cybersécurité, et donne aux jeunes Africains les moyens de participer activement à cette révolution technologique.
Le sommet illustre aussi la volonté de connecter les zones reculées, de garantir un cadre juridique adapté à la transformation digitale et d’encourager la création de startups numériques congolaises. Cette vision s’inscrit dans la stratégie nationale du numérique lancée en 2024 par le gouvernement.
Une coopération renforcée pour le développement des compétences
L’un des temps forts évoqués lors de l’ouverture a été le programme de formation de 90 jeunes ambassadeurs numériques, fruit d’un partenariat entre l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), la Chambre de Transformation Numérique de la RDC, et le Secrétariat National au Développement des Capacités. Ces jeunes sont désormais chargés de diffuser les compétences digitales dans les différentes provinces du pays.
Une plateforme panafricaine d’innovation et de dialogue
De son côté, Christian Katende, président de l’ARPTC, a mis en avant les avancées nationales dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et de la digitalisation des services publics. Pour lui, CODES AFRICA est une opportunité d’aligner les politiques africaines sur les défis du XXIe siècle.
La fondatrice de la plateforme, Magalie Tema, a rappelé la vocation du sommet :« Nous avons créé CODES AFRICA pour offrir un espace commun où gouvernements, experts, citoyens et entreprises peuvent réfléchir ensemble à l’avenir numérique du continent. »
Elle a insisté sur l’enjeu majeur de la souveraineté numérique, qu’elle considère comme indispensable à l’autonomie technologique et au développement économique de l’Afrique.
Le numérique, un levier d’indépendance économique
Selon Magalie Tema, l’Afrique doit éviter que le numérique devienne une nouvelle forme de dépendance. Elle plaide pour un contrôle local des données, un investissement dans des infrastructures résilientes, et la mise en œuvre de lois adaptées aux réalités africaines.
« Maîtriser notre destin numérique, c’est aussi sécuriser nos données, protéger nos citoyens et créer de la richesse localement. »
Une ouverture sur la scène régionale
La présence du Ministre gabonais de l’Économie numérique témoigne de l’ambition régionale du sommet. Elle renforce les synergies entre États africains désireux de bâtir une économie numérique intégrée, souveraine et inclusive.
L’édition précédente de CODES AFRICA, tenue en 2024, avait déjà posé les bases de cette dynamique continentale, en appelant à une alliance entre les États, le secteur privé et la société civile pour bâtir un écosystème digital africain cohérent et porteur d’innovation.
MNB
